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 Louis de Potter

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Personnes célèbres > Politiques >  Louis de Potter

Description (historique/actualité/....) :

Grange figure oubliée de la Révolution de 1830 et de l'Indépendance.

Biographie sommaire

Il naît à Bruges le 26 avril 1786, dans une famille de petite (par rapport à la hiérarchie nobiliaire) noblesse, alliée cependant depuis des siècles à de très illustres maisons.

Âgé de 25 ans, insatisfait de son niveau de formation, il part pour l'Italie où il séjournera 12 ans, à Rome et Florence. Il y étudie les langues dites «mortes», d'autres vivantes, mais paradoxalement, consacre des années de travail à l'étude de la religion catholique, sujet sur lequel il publiera divers travaux. Il s'intéresse égaleùent aux divers systèmes politiques d'Italie,
dont les républiques aristocratiques des grandes cités (Florence, Venise...) de la péninsule.

En 1823, il rentre au pays et se réjouit de prime abord de voir nos provinces réunies sous le sceptre de Guillaume Ier. Il déchantera vite, s'installe à Bruxelles et collabore au Courrier des Pays-Bas, journal d'opposition de tendance libérale où il s'en prend au Roi, au clergé et à l'aristocratie. Dès 1828, il publie un pamphlet prônant l'Unionisme (alliance des libéraux et des catholiques du sud contre Guillaume Ier. Ceci lui vaudra une condamnation à 18 mois de prison. Incarcéré, il continue à s'agiter et à correspondre abondamment. Résultat : le 30 avril 1830, la Cour d'Assises de Bruxelles le condamne à 8 ans d'exil.

Réfugié en France, de Potter revient à Bruxelles le 28 septembre 1830 et est immédiatement intégré au Gouvernement provisoire. Le 4 octobre, c'est lui qui prononce le discours sur l'indépendance du pays du balcon de l'Hôtel de Ville de Bruxelles.
Il y était animé d'une vision sans doute trop avant-gardiste pour l'époque. Il souhaitait : l'indépendance de la Belgique et le bannissement des Orange-Nassau (ayant abusé le peuple) ; l'abolition de toute monarchie qui ne respecterait pas le peuple (les rois ayant à l'époque un réel pouvoir) ; l'instauration du Suffrage universel comme en France, avec un souverain ou un président élu.
Il pensait que la transition pouvait se faire sans nécessairement rejeter les nobles (un peu comme en Italie dans les Républiques vénitienne ou florentine de la Renaissance).

Par contre, durant son discours d'inauguration, en tant que doyen, de l'Assemblée constituante, le 10 novembre 1830 au Palais de la Nation, Louis de Potter exprima ses regrets quant au sang versé pour si peu de démocratie populaire.
Le Congrès national, avec ses "censitaires" qui se pressaient dans la salle et allaient accéder au pouvoir lors des élections, six mois plus tard, prenait donc une autre forme que celle envisagée les neuf courageux membres du GP, dont 5 étaient âgés de moins de 30 ans et issus de la noblesse "moderniste".

Le Gouvernement Provisoire avait donc, selon lui, perdu son utilité et il démissionna trois jours plus tard, estimant qu'avec ses jeunes collègues, il n'avait pu « capitaliser » les acquis de la révolution belge.

Logique avec lui-même, Louis de Potter, ayant renoncé à toutes ses fonctions officielles, repart définitivement vivre dans sa Venise du nord natale, où il décédera le 22 juillet 1859.

Ceci est un essai de portrait d'un idéaliste, très populaire en 1830, ayant renoncé à ses biens et titres, même à sa liberté pour le mieux-être du plus grand nombre.

Hommages

Son nom est gravé sur le fût de la Colonne du Congrès.

Schaerbeek lui a dédié la petite rue de Potter.

Sa sépulture est visible au cimetière de Saint-Josse.

Remerciements

A Monsieur Nicolas de Potter, qui nous a fourni nombre d'informations et de précisions sur la vie de son illustre aïeul.
Il a du reste un site WEB consacré à cette époque : http://www.potter.c.la